Développement Durable : et si nous bousculions les idées reçues !?

En cette semaine du Développement Durable, j’avais envie de vous parler de toutes ces belles actions que nous menons depuis les années 2010, date du démarrage de la formalisation de notre démarche RSE. Au delà des grandes actions comme le recours au transport ferroviaire ou la réduction de notre consommation d’énergies fossiles, j’avais envie de vous montrer les petits gestes au quotidien que mes collègues adoptent pour, à leur échelle, intégrer la préservation de l’environnement et le respect de l’autre.

Et puis, je me suis rendu compte que même dans le cercle proche de notre entreprise, alors que nous fabriquons un noble produit, recyclable et fabriqué à partir de matières premières renouvelables, persistaient encore quelques idées reçues sur le papier et l’environnement. J’ai donc décidé de remettre à plus tard la présentation des actions engagées de mes collègues pour bousculer les idées reçues sur notre cœur de métier : le papier.

La fabrication de papier provoque-t-elle vraiment la déforestation ?

La fabrication de papier provoque t elle vraiment la déforestation Norske Skog Golbey

Entre 2005 et 2020, la surface des forêts européennes a augmenté de 58 000 km² – ce qui représente une superficie supérieure à celle de la Suisse (Données de la FAO, Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, 2005-2020) soit 1500 terrains de foot par jour !

97% du bois utilisé par l’industrie papetière française provient de France. Elle s’approvisionne en circuit court, et non à l’autre bout du monde (pour ceux qui penseraient par exemple à l’Amazonie).

Le bois utilisé par l’industrie papetière française provient :

  • à 70% de coupes d’éclaircies. Régulièrement, des coupes sont opérées dans les forêts vosgiennes pour dynamiser naturellement la croissance de la forêt, en favorisant le développement des plus beaux arbres, capables d’absorber le plus de CO2 ;
  • à 30% des chutes de bois produites par les scieries (plaquettes, copeaux…)

L’industrie papetière a-t-elle un fort impact sur l’environnement ?

Norske Skog Golbey investit dans sa station d'épuration pour renforcer le traitement de ses effluents

De nos jours, 100% des matières premières utilisées pour la fabrication des papiers et cartons sont renouvelables. Ces matières premières proviennent soit de forêts gérées durablement, soit de filières de recyclage. A notre échelle, nous utilisons chaque année 450 000 tonnes de papiers triés et collectés dans vos centres de tri. Cela correspond à près de 60% des papiers collectés en France et c’est autant de matières qui ne seront ni enfouies, ni incinérées avec les autres déchets !

Il est vrai que le process de fabrication du papier utilise de l’eau. Mais ces 20 dernières années, l’optimisation des procédés de production a permis de diminuer de 80% les prélèvements en eau, grâce à des systèmes de boucles et de fonctionnement en circuit semi-fermé. Après avoir été traitée, la grande majorité (81% dans notre cas) de l’eau prélevée est restituée au milieu naturel.

Enfin, l’industrie papetière a besoin de beaucoup d’énergie (électricité et vapeur) pour fabriquer son papier. Mais en 20 ans, elle a remplacé 40% des énergies fossiles utilisées par des énergies issues de la co-génération de biomasse (Bois de classe B et déchets provenant de la pâte à papier).

Est-ce qu’utiliser puis jeter du papier, c’est du gaspillage écologique et économique ?

Le papier est l’un des produits les plus recyclables au monde. Il peut en effet, reprendre vie sous forme de papier jusqu’à 7 fois ! Au-delà, les fibres se dégradent et il est nécessaire d’injecter des fibres vierges (de bois) pour redonner de la solidité et de la consistance au papier.

Grâce à ce taux élevé de recyclabilité, le papier s’inscrit dans une boucle vertueuse d’économie circulaire. Le papier, en fin de vie, devient la matière première (à 66,3%) du papier fabriqué. D’où l’importance de bien trier vos papiers et de les déposer dans les bornes d’apport volontaire qui permettront de le recycler.

Enfin, en 2016,  CEPI (Confederation of European Paper Industry) a calculé que l’industrie papetière ne représentait que 0,9% des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial.

Les outils numériques sont-ils vraiment plus écologiques que le papier ?

Privilégier le digital plutôt que le papier est devenu de plus en plus courant au nom de la protection de l’environnement. Mais les nouvelles technologies ne sont pas toujours plus écologiques : elles produisent aussi des déchets et nécessitent de l’énergie pour fonctionner.

La dématérialisation a un impact bien réel sur l’environnement. Une importante quantité d’énergie est nécessaire pour stocker et partager les milliards de données que nous créons et échangeons chaque jour (emails, médias, recherches sur internet…).
D’après l’Ademe, la simple recherche d’informations via un moteur de recherche représente 9.9kg équivalent CO2 par an et par internaute, ce qui fait du numérique un très mauvais élève en termes d’impact sur l’environnement (6% des émissions mondiales de gaz à effet de serre).
Ces gaz à effet de serre sont dus :
  • à 28 % aux infrastructures réseau,
  • à 25 % aux centres de stockage de données,
  • à 47 % aux équipements (ordinateurs, smartphones, tablettes, objets connectés, GPS…).

La Poste a mené une analyse du cycle de vie du papier, versus des outils de communication digitaux (emailing, newsletter…) et a permis de démontrer qu’un courrier papier avait un impact environnemental 1,7 fois inférieur à celui d’un email.

Finalement, le numérique n’est pas forcément plus écologique que le papier : tout dépend de l’usage que l’on a de nos documents et de multiples autres facteurs. Mais au-delà, ce qui importe, c’est de bien trier vos papiers, de les déposer dans les bornes d’apport volontaire, pour que nous puissions leur redonner plusieurs vies.